vendredi 13 novembre 2015

|| Ma place de maman

La première fois, je suis tombée enceinte la dernière semaine de mon CDI. Nous nous étions lancés quelques petits mois auparavant, puis j'ai appris que j'allais perdre mon emploi. Cela ne nous a pas dérangé. J'avais de toute manière prévu de prendre un congé parental et de ne pas revenir après.

Nous avons été plusieurs à perdre notre poste, un collègue m'a proposé de le suivre dans sa création d'entreprise. Un an plus tard, ma Choupette née et l'entreprise bien avancée, nous nous sommes rendus compte que je n'aurai jamais un poste à temps plein. J'ai donc choisi de chercher un travail ailleurs.

J'ai trouvé mon poste rapidement. Mais en ai fait le tour tout aussi vite. J'y suis restée 9 mois, 9 longs mois. Puis j'ai profité de ma Choupette 4 ou 5 autres mois. Elle m'a offert la chance de voir ses premiers pas, à peine la première semaine à la maison entamée ! Puis j'ai recherché de nouveau du travail. J'ai aussi trouvé rapidement. Je suis resté 3 mois, une autre entreprise m'a contactée pour me prendre. Un petit mois à la maison et me voici salariée depuis un peu plus d'un an maintenant.

Et surtout, je me pose énormément de questions, sur le travail, sur l'école, sur notre organisation. Récemment, c'est mon chéri qui a perdu son poste. Il est resté 2 mois et demi à la maison, et a retrouvé quelque chose plutôt rapidement qui l'a occupé 3 mois. Aujourd'hui nous sommes tous les trois à la maison. Pendant ce poste, il était un peu plus loin et ne rentrait pas le midi. Il partait assez tôt et rentrait plus ou moins tard. J'ai donc dû gérer pas mal de choses. Et surtout, nous savons tous les deux le confort qu'apporte une personne à la maison, pour nous, mais aussi pour les enfants.

Quand il a stoppé son activité, nous n'avions plus besoin de lever tôt notre fille. Nous la laissions donc se lever d'elle même. Pendant une semaine elle s'est levée à plus de 9h ! Elle était exténuée. Mais surtout, elle était beaucoup plus agréable, moins ronchon et nous moins stressés et moins fatigués.


Je suis très partagée quand je pense à cette situation. J'aime l'idée d'avoir un travail et de réussir à gérer pas mal de choses à côté, de me dire que j'en suis capable moi aussi. Nous y arrivons plutôt bien, même si selon les semaines c'est plus ou moins compliqué (comme les collégiens, j'ai deux emploi du temps).

D'un autre côté, je ne me vois pas poser ma fille à 7h30 à la garderie de l'école, après avoir déposé à 7h15 notre deuxième chez la nounou pour pouvoir être au travail à 8h. Devoir les récupérer à la garderie et chez la nounou. Rentrer, les mettre au bain, les faire manger et les coucher. Ne pas les voir grandir, être dans la course perpétuellement. Passer ma pause de midi à faire le linge, ranger la maison, faire les courses. Et surtout être au travail toute la journée, un travail où je commence à m'ennuyer. Où la fainéantise de certains de mes collègues m'exaspère. Où je ne m’épanouie pas plus que ça.

Mais j'ai peur, peur de rester à la maison à gérer les enfants. Peur de manquer de patience, de ne pas savoir les occuper. Mais hâte de pouvoir y être et d'avoir une maison presque parfaite, presque tout le temps. De suivre le rythme des enfants et non pas leur imposer un rythme d'adulte. De faire des tas de choses avec eux.

Nous en parlons souvent mon chéri et moi. Et puis, timidement, je lui ai dit que j'avais peur. Peur de faire un choix qui me semble bien, puis de regretter le travail. Il m'a dit que c'était normal, que nous voulions toujours ce que nous n'avons pas, et que quoi qu'il arrive, on se soutiendrait comme nous l'avons toujours fait. Et puis je me suis souvenu de mes projets lors de notre première envie de bébé. Je voulais rester à la maison. Je me suis focalisée sur la recherche de travail lorsque j'y étais. Parce qu'il faut travailler. Parce que ma fille était petite aussi, et que l'interaction avec l'enfant est différente, le rythme aussi et la fatigue moins présente.

Je ne pense pas pouvoir m'épanouir dans mon métier. Je l'ai fait par défaut, parce que j'avais choisi une mauvaise orientation et qu'il ne fallait pas que j'arrête. J'ai un métier, c'est certain, mais il ne m'apportera jamais une entière satisfaction. Alors que de s'occuper de ses enfants ? Et je me rend compte que j'aime de plus en plus m'occuper de la maison. Et qu'en y étant tout le temps, je pourrais vraiment consacrer du temps à mes petits et serais surement bien plus patiente que je ne le pense.

Depuis le mois de juillet je suis à la maison, en arrêt. Nous étions tous les trois la première semaine, puis ma Choupette est allé chez sa nounou les autres. Repos nécessaire, je n'ai donc pas pu faire tout ce que je voulais (sous peine d'être exténuée et de dormir pendant 2 heures...). Puis le mois d'Août est arrivé et avec lui mes trois semaines de vacances et celles de la nounou. Ma Choupette était très dure avec moi au mois de juillet, j'ai réussi à ne pas trop appréhender ces semaines toutes les deux et tout s'est merveilleusement bien passé. Oh bien sur, tout n'a pas été rose, ce serait mentir. Mais même les jours compliqués, je me suis sentie capable de rester à la maison. J'ai profité, pris mon temps, tout le monde a été plus serein et ça a été très agréable. Et même si je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais la journée, parce qu'avec un enfant ça peut être compliqué, je n'avais pas cette fatigue du boulot le soir, et donc cela ne m'a pas dérangée de passer le début de soirée à faire ce que j'avais à faire. D'autant plus que j'avais bien profité de ma fille la journée, je n'avais pas ce remord de me dire qu'en plus de ne pas me poser, je ne profitais pas de ma fille. Là c'était son papa qui en profitait !

Il faut l'avouer aussi, la réduction de salaire que cela imposerait (encore qu'en déduisant les frais, je ne suis pas certaine qu'il reste grand chose) ne nous poserait pas réellement de problème. Nous n'avons pas de train de vie élevé. Nous nous contentons de peu de choses, nous n'avons pas de passions couteuses, ni de grosses charges.

Cette vie là serait certainement faite pour nous finalement, alors, même si je sais que ce sera loin d'être rose tous les jours, je prendrais très probablement un congé parental, qui durera le temps maximum, et peut-être plus si l'idée d'un troisième se fait sentir !




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6 commentaires :

  1. Je te comprends particulièrement sur ce coup là... :)

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  2. beaucoup d'interrogations qui arriveront aussi bientôt dans ma vie ! Je ne peux que te comprendre et sans vraiment pouvoir te conseiller puisque je n'ai pas encore été confrontée à la situation, je te dirais de toute façon d'écouter ton coeur <3 A la fin, c'est tout ce qui comptera vraiment ! ^^
    En attendant, profites à fond de cette nouvelle grossesse, c'est épuisant, mais je me dis que quand même, nous avons de la chance de connaître toutes ces sensations :)

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    1. Écouter mon cœur et mon instinct, c'est ce qui me guide depuis ma première grossesse, et je peux te dire que c'est l'une des meilleures choses que j'ai fait jusqu'à présent !
      Je profite à fond de cette deuxième grossesse, on a beaucoup de chance c'est bien vrai !

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  3. à toi de voir.... la vie de maman à la maison n'est pas de tout repos, on a toujours quelque chose à faire mais on profite à mort de nos enfants!! Moi j'ai fait le choix de ne pas reprendre une activité salariée à la fin de mon congé parental... Je ne regrette pas même si parfois j'aimerais peut-être avoir un peu plus une vie sociale...

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    1. Oh je me doute que ce n'est pas de tout repos. Surtout que là, on n'a pas encore la contrainte de l'école. Ce que je sais, c'est que je n'ai pas travaillé depuis début juillet, que ça ne me manque absolument pas et que pas à un moment je ne m'ennuie à la maison (ou si c'est une journée par mois, ça va quoi ^^). Je n'ai pas non plus l'impression de ne servir à rien (c'est le cas pour certaines mamans au foyer), et je me plais chez moi. Après pour la vie sociale, c'est différent c'est sur, mais beaucoup moins stressant que le travail, en tout cas le mien.
      Je pense que quand c'est un choix réfléchi et qui nous correspond, on regrette rarement ! Après, peut-être qu'au bout d'un an je voudrais reprendre le chemin du travail, on verra bien d'ici là ! Rien n'est figé !

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