Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire un article de ma rubrique Consommer autrement un peu spécial, dédié à un sujet en particulier : mes partenariats en tant que blogueuse. Je vous en ai parlé dès le premier article, et ce sujet a pour moi toute sa place dans cette catégorie, parce que recevoir des partenariats, c'est une façon de consommer, puisque je reçois des produits qui ont été fabriqués. Mais aussi puisque je vous les présente, en fait donc de la publicité, et vous incite également à consommer. Il y a quelques mois, j'ai saturé, je suis arrivée à quelque chose qui ne me plaisait et ne me correspondait plus, et j'ai eu besoin de faire le point sur ces partenariats. Ma façon de faire a radicalement changé et j'ai depuis trouvé mon équilibre (encore parfois fragile). J'ai eu envie de partager avec vous ce cheminement, je vais essayer d'être le plus claire, pour ceux qui n'y connaissent rien du tout, mais aussi la plus transparente possible sur le sujet.
Qu'est-ce que j'entends déjà par partenariat ? Dans cet article précis, je vais surtout vous parler de livres, jeunesse ou non, parce que les livres représentent le gros de ce que je reçois (que ce soit des mails de présentation ou les livres eux-mêmes). D'autres partenariat ont lieu, mais sont bien plus rares. Parfois ces autres partenariats sont rémunérés (et je l'indique toujours, comme lorsque je présente un produit offert), parfois non. Dans le cas des livres, je n'ai jamais été rémunérée, mais le deal est le suivant : je reçois un livre en échange d'une mise en avant de celui-ci. Cependant, présenter un livre me demande un certain investissement en terme de temps, lire le mail et réfléchir à la pertinence de demander ou non le livre, quelques échanges par mail, lire le livre et s'en imprégner pour être capable d'en parler, lui trouver une place dans mon planning de publications, le prendre en photo, rédiger un article et le partager, on cumule ici facilement quelques heures. Je suis comme tout le monde, je n'ai pas trouvé le moyen d'ajouter des heures dans mes journées. J'ai donc d'abord mieux réfléchi mes demandes, et évité de demander trop. Ca a été le premier point, un point technique dirons-nous.
Ensuite il y a eu une réflexion personnelle autour de la consommation plus générale. Même si le livre m'est offert, il n'empêche que je reçois un livre, qui a été produit, qui sera lu oui, bien sûr, mais qui parfois prend la poussière sur une étagère... C'est difficile de dire non quand on vous propose de vous envoyer gratuitement quelque chose que vous aimez. Essayez d'imaginer qu'un éditeur que vous affectionnez particulièrement vous offre la possibilité de recevoir ses nouveautés. J'ai toujours réussi à être raisonnable dans mes demandes, à ne pas demander trop de livres d'un coup, mais le plus dur a été d'en demander de moins en moins. Il y a le plaisir de la découverte, le fait, ne nous mentons pas, de se sentir flattée, privilégiée. Je vais avoir un livre qui vient à peine de sortir ! Peut-être même avant qu'il ne soit disponible à l'achat ! C'est dur aussi de dire non à un "on voudrait vous envoyer une sélection de livres".
J'ai donc longtemps réfléchi. Parce que si nous avons reçu des livres fabuleux, lus et relus, que nous adorons, qui m'ont apporté beaucoup, il y a aussi eu les ratés. Ceux qui finalement ne plaisent pas aux filles, ou qu'elles aiment mais pas moi. Ceux qu'on est contente d'avoir lu, mais pour lesquels un emprunt à la médiathèque aurait été suffisant. Ceux que je n'ai pas réussi à terminer, ceux que j'ai lu, mais sans plus. Ils sont assez rares, parce que je ne demande pas tout et n'importe quoi, mais il y en a eu. Ca encombre ma maison, ce sont des ressources perdues et gâchées, et, je considère que je me dois d'en parler (sauf si vraiment je déteste !, encore que... j'en parle quand même), par respect pour la maison d'éditions qui m'a fait confiance, donc cela me prend du temps. Et ne nous mentons pas, quand on est à son compte, le temps, c'est de l'argent... Je consacre donc ce temps à quelque chose qui m'emballe moyennement au lieu d'en faire profiter mon travail...
J'ai donc développé certaines "stratégies" plutôt efficaces. Sauf rares exceptions avec certains éditeurs dont je parle plus bas, et encore, je l'applique aussi de plus en plus, je ne demande plus un livre à peine le mail lu. Je lis entièrement la présentation, je prends le temps de la réflexion avant de demander quoi que ce soit. Est-ce que le livre nous intéressera vraiment, nous plaira (thème, texte, illustration, style), nous sera utile ? Est-ce qu'il est disponible à la médiathèque ? (dans le cas d'une réédition par exemple), est-ce qu'ils ont déjà des livres de cette collection et auront probablement aussi celui-ci ou est-ce que je peux prévoir d'en faire la demande ? Est-ce que nous avons déjà des choses similaires, ou est-ce qu'on ne peut pas trouver un équivalent à la médiathèque ? Cette attente, ces réflexions, me prennent aussi un petit peu de temps (les recherches à la médiathèque par exemple, mais me permettent de belles découvertes), mais ce tempes est bénéfique, bien moins long que le travail à effectuer lorsque je reçois un livre, et cette attente se transforme le plus souvent en refus. Il m'arrive de recevoir un mail le lundi, d'être emballée, mais de choisir d'attendre. Je regarde à nouveau le mail le mercredi, ça m'intéresse déjà moins, l'effet de la découverte est retombé. Le vendredi, je supprime le mail, sans demander quoi que ce soit.
Si l'envie est toujours là, je lis, ou relis, bien la présentation. Si le livre m'attire toujours mais que j'ai un doute, je n'hésite plus à demander plus d'informations, à voir quelques pages par exemple pour le cas d'un livre jeunesse. Parfois mon intuition, mon attirance pour le livre était fondée, parfois je me rends compte qu'il ne nous correspond finalement pas, et je gagne du temps à tout le monde, évite des frais à l'éditeur et laisse le livre vivre une vraie vie auprès de quelqu'un qui l'appréciera à sa juste valeur. Je n'hésite pas non plus à demander leur avis à mes filles, parfois je suis emballée, elles pas du tout, ou inversement. Le livre est avant tout pour elles, alors tant pis si nous n'aurons pas mon coup de coeur.
Demander plus d'infos, prendre le temps de la réflexion c'est aussi prendre le "risque" de ne pas avoir de retour ou de ne plus avoir de services de presse disponibles. Tant pis aussi, je préfère désormais "rater" un livre que de l'avoir pour rien. Il m'arrive aussi, dans le cas de livre adulte, d'être tentée par la lecture, sans pour autant avoir envie de garder le livre définitivement. Certains sujets m'intéressent, pour autant je sais que je ne lirai le livre qu'une seule fois. Dans ces cas là, je me note les références. Pour mes livres à moi, je suis aussi attentive au nombre de pages, si le livre m'intéresse mais que j'ai un doute, je vais plus facilement le demander s'il fait une centaine de pages que s'il en fait 300.
Dans le cas de mon exemple donné tout à l'heure d'un éditeur qui me proposerait de m'envoyer une sélection, à aujourd'hui ma réponse serait différente. Cela m'est arrivé à de rares occasions d'avoir ces propositions, en général je reçois plutôt un mail de présentation, et je demande ou non le livre, confirme ou non mon envie de le recevoir si cela m'est plus directement proposé. Les sélections, c'est sympathique, seulement il y a toujours des livres qui plaisent moins que d'autres, et ce que j'estime donc être une forme de gâchis. Si on me le proposait à nouveau, je demanderai donc à avoir des informations au sujet des livres sélectionnés. Quitte encore une fois à "rater" l'envoi, tant pis, ce n'est pas grave. On ne manque pas de livres, à la maison ou à la médiathèque.
Il m'arrive encore cependant d'avoir beaucoup de mal à résister à demander un livre. J'ai des éditeurs chouchous, des personnes avec qui un réel lien s'est crée, des livres qui me ou nous plaisent particulièrement et pour lesquels nous avons par exemple envie compléter les collections. Je travaille là-dessus. Ces maisons d'éditions chouchous sont sélectionnées avec soin, je réfléchis bien avant de faire la demande d'un livre pour eux aussi. Je suis aussi honnête avec moi-même, certaines collections me plaisent parfois plus à moi qu'aux filles... J'en suis attristée, mais ces livres sont surtout là pour elles, pas pour moi. Cependant, ne pas demander à recevoir un livre ne m'empêche pas de soutenir ces maisons d'éditions, de les mettre en avant malgré tout. Je peux relayer leurs publications sur les réseaux sociaux, mettre en avant les livres que nous avons déjà, il n'y a pas qu'en recevant des livres qu'on les soutient. Je peux aussi acheter moi-même ;)
Voilà donc le fond de ma réflexion sur le sujet. Je continuerai à recevoir des livres, mais ils seront choisis avec plus de soin, par respect envers mes enfants et moi, envers les éditeurs mais aussi envers vous, lecteurs. Je n'ai pas envie de vous ensevelir sous une tonne d'articles de présentations de livres "que je dois faire", comme j'ai pu le faire par le passé. Je continuerai probablement à faire quelques ratés, ils étaient déjà peu nombreux, j'ai bon espoir qu'ils le soient encore moins. Je continuerai à recevoir des livres et à vous les présenter, mais il y en aura moins, et il y aura moins de pression pour moi et au contraire plus de passion. Je vais continuer à être tentée, mais j'espère garder le recul que j'ai réussi à acquérir. J'espère que cette transparence autour de ce sujet aura été claire pour vous, vous aura apporté quelques informations sur ma propre façon de faire, mon ressenti et mes envies. N'hésitez pas à revenir vers moi si vous avez des questions à ce sujet, c'est avec plaisir que je vous y répondrai :)
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