J'ai découvert l'école à la maison, l'instruction en famille (IEF) alors que ma grande devait avoir 2 ou 3 ans. Ma puce étant de janvier, elle est rentrée à l'école à plus de 3 ans, et je me souviens que je m'étais dit qu'en attendant, on commencerait. Finalement la vie a fait les choses autrement, mon travail en entreprise, l'arrivée de sa petite sœur, le changement de région etc etc. Et surtout, le fait de ne pas êtres prêts, son papa et moi. Elle est donc allée à l'école, elle s'y plaisait, et je me suis toujours dit que j'avais la solution si ça n'allait plus. L'école est devenue compliquée pour ma puce, en tant que parents, nous avons grandit, évolué, et nous sommes sentis prêts, capables d'avoir cette responsabilité, avons ressentis que l'école à la maison était ce qu'il nous fallait, ce qui nous correspondait, à tous les 4. Vous l'aurez compris, nous avons fait le choix d'instruire nous mêmes nos filles. J'ai choisi de vous parler un peu plus de ce choix dans cet article.
Commençons pas la base, la question que certains se posent, est-ce légal ? Je me souviens de la tête de ma mamie quand je lui ai dit, je l'ai tout de suite rassurée "on a le droit, hein" et je l'ai vue soulagée. En effet, c'est l'instruction qui est obligatoire, pas l'école ! Ainsi un enfant peut être instruit en école publique, privée, par un professeur particulier, une personne choisie dans l’entourage ou par ses parents. On se focalise ici sur la dernière option. Comment cela se passe-t-il ? Et bien "tout simplement" en envoyant un courrier pour prévenir la mairie et l'académie dont on dépend, et "c'est tout". Ces institutions viennent nous contrôler, tous les 2 ans pour la première, chaque année pour la seconde, afin de vérifier que l’enfant est dans de bonnes conditions et reçoit bien une instruction. Mon article risquant d'être long je ne développe pas plus, certains l'ont fait bien mieux que moi. Sachez cependant que rien n’est figé, l’enfant peut retourner à l’école sans soucis :) Et si vous voulez plus d’informations, je vous propose de lire ce qu’en dit le site du service public ici :)
Comment instruit-on ? Eh bien, comme on veut. On peut inscrire son enfant à des cours par correspondance, ou bien monter les cours soi-même. On peut imposer un rythme et des horaires, ou pas du tout. On peut faire faire des fiches et des fiches (du formel) ou pas du tout (de l’informel). On peut suivre une pédagogie à 100%, ou bien faire des mix d’un peu tout ça. Je reviendrais sur nos choix et supports dans d'autres articles, mais j’ai prévu (on verra la réalité des choses sur le tas hein) du formel pour les maths, le français et l'anglais, de m’inspirer de la pédagogie de Charlotte Mason pour l’histoire, la géographie, les arts, les sciences, d’utiliser au besoin des outils Montessori qui nous conviennent bien (notamment les cartes de nomenclature, forcément ;)) et de faire au felling certains autres thèmes que j’ai envie de proposer à mes filles comme les travaux manuels (couture, broderie, cuisine).
Revenons maintenant sur notre choix à nous, le pourquoi de ce changement. Il faut d'abord savoir que le choix d'instruire ses enfants à l'école n'est pas un rejet total de l'éducation nationale. C'est, pour nous, un réel choix de vie, et à vrai dire, assez complexe à expliquer... en extrapolant, c'est comme si je vous disais "Pourquoi tu veux des enfants ou n'en veux pas/plus ?". Alors bien entendu, il y a des choses qui nous y ont "poussés". Ma grande a eu des instituteurs et institutrices absolument formidables, qui lui ont donné envie d'apprendre, d'aller à l’école, qui l'ont fait grandir. Cependant, je ne peux nier le fait que les derniers mois d’école de son année de grande section ont été compliqués, et de plus en plus compliqués. Dès la Toussaint, elle me disait pendant 2 semaines après la rentrée qu’elle ne voulait pas aller à l’école. La durée de ces semaines s'est allongée après chaque vacances scolaires, sans s’arrêter sur la dernière période, allant même jusqu’à me le dire matin et après-midi. La rentrée de septembre s’est passée moyennement pour elle, elle se rend à l’école, mais sans entrain. Pour sa petite soeur, les deux premiers jours se sont bien passés, puis l’école est devenu une torture, elle ne voulait pas y aller, s’accrochait à moi, hurlait tout ce qu’elle pouvait… Alors qu'elle la réclamait depuis presque un an ! On a réussi à trouver une solution pour que les jours restants se passent mieux (la technique du coeur des coeurs dessinés à l'intérieur des poignets), mais c'était aussi moyen. J’avais déjà expliqué à ma grande que certains enfants n'allaient pas à l'école, un jour comme ça, juste pour lui expliquer qu'il n'y a pas de normes mais que chaque famille est différente (comme je lui explique qu'il y a des familles avec deux papas, juste une maman etc). C'est ainsi qu'un jour, elle m'a demandé, elle aussi, de faire l'école à la maison.
Nous n'avons pas pris la décision en une soirée, j'ai entendu sa demande, mais lui ai dit que ça ne se faisait pas d'un claquement de doigt, que cela impliquait beaucoup de changements, que c'était une décision importante à prendre. Quelques temps après et totalement par hasard, son papa et moi avons eu une discussion à ce sujet. Moi qui le croyais totalement opposé à l'idée, il m'a dit qu'il nous sentait prêts, capables, assez réfléchis pour ne pas faire n'importe quoi. On ressent aussi qu’elle n’est pas "à plein régime", qu’elle tourne au ralenti. Elle qui a dit à sa rentrée de grande section qu’elle voulait "apprendre à lire et à écrire" a été bien déçue de devoir attendre le CP, et maintenant au CP, les exercices sont trop simples pour elle. Elle a soif d’apprendre, j’ai réussi à lui apprendre à lire parce que c’était le bon moment pour elle (et avec le travail effectué en parallèle à l’école, j’en suis bien consciente !). Mais j’ai pu lui apporter une liberté, lire 3 livres en deux jours, ou un en deux semaines. Je ne l’ai pas forcée, on a travaillé aussi longtemps qu’elle le pouvait et on stoppait dès que je sentais qu’elle n’avait plus la concentration nécessaire (erreurs, énervement entre autre). Quand je lui parle de ce que je souhaite lui faire étudier, tout lui donne envie, histoire, géographie, maths, anglais, arts... J’ai peur que l’école lui casse cette soif d’apprendre parce qu’il faut apprendre telle chose à tel moment, que les apprentissages sont parfois dénués de sens ou d'intérêt. Si je prends l’histoire, il y a trois périodes qui l’intéressent particulièrement ; la préhistoire, l’Egypte antique et la première guerre mondiale. Autant vous dire que si on suit les programmes, elle va devoir attendre de longues années avant d’aborder certains sujets… De même, maintenant qu'elle est au CP, elle m’a dit qu’il n’y avait "même pas de géographie !".
Je trouve aussi que le rythme est bien trop soutenu pour nos petits, les filles sont vites épuisées, alors qu'elles ne vont "qu'à l'école", pas de périscolaire ni de cantine. Le rythme est imposant et, comme pour beaucoup de parents qui font ce choix, l'IEF nous permettra de mieux respecter les besoins des filles, notamment en terme de sommeil. Si je reste sur l'idée des rythmes, je vais aussi pourvoir suivre les filles dans les moments où elles sont disposées à faire des apprentissages. Si ma petite a besoin de pas mal de sommeil le matin, et pourrait dormir jusqu'à 8 ou 9h, ce n'est pas le cas de ma grande qui se lève facilement entre 6 et 7h. De ce fait, son rythme est avancé, aussi, elle est tout à fait capable d'avoir envie de se mettre à travailler dès 7h30 ou 8h, pareil après manger où elle est d'attaque dès 13h. Là où avec l'école il faut attendre l'heure, à la maison nous pourrons nous adapter (je suis aussi du matin, ça aide ;)).
Je trouve aussi que le rythme est bien trop soutenu pour nos petits, les filles sont vites épuisées, alors qu'elles ne vont "qu'à l'école", pas de périscolaire ni de cantine. Le rythme est imposant et, comme pour beaucoup de parents qui font ce choix, l'IEF nous permettra de mieux respecter les besoins des filles, notamment en terme de sommeil. Si je reste sur l'idée des rythmes, je vais aussi pourvoir suivre les filles dans les moments où elles sont disposées à faire des apprentissages. Si ma petite a besoin de pas mal de sommeil le matin, et pourrait dormir jusqu'à 8 ou 9h, ce n'est pas le cas de ma grande qui se lève facilement entre 6 et 7h. De ce fait, son rythme est avancé, aussi, elle est tout à fait capable d'avoir envie de se mettre à travailler dès 7h30 ou 8h, pareil après manger où elle est d'attaque dès 13h. Là où avec l'école il faut attendre l'heure, à la maison nous pourrons nous adapter (je suis aussi du matin, ça aide ;)).
J’ai aussi d’autres griefs à reprocher à l’école, comme nous en avons probablement tous, mais je ne souhaite pas en parler publiquement, si j’ai des comptes à rendre, je m’adresserai aux personnes concernées. Quoi qu’il en soit, tout le monde n’est pas à mettre dans le même sac, ni tout bon, ni tout mauvais. Mon but n’est pas de protéger mes filles absolument, cependant il y a certaines choses que j’ai eu de plus en plus de mal à voir ou à entendre, que ce soit envers mes filles ou non, par les personnes qui s’occupent directement d’elles ou pas. Je ne suis tout simplement pas d'accord avec certaines façons de faire à l'école, que ce soit dans celle que fréquentent mes filles ou l'école au sens plus large, et nous avons choisi de prendre un chemin différent, qui nous correspondait mieux.
Je pense aussi et surtout que cela reste un choix extrêmement personnel, cela dépend de son ressenti, de sa façon de vivre, de ses envies et besoins. Il n’y a pas de mauvaise ou de bonne réponse, que l’on scolarise ses enfants ou non. L'important est simplement de respecter les choix de chacun et surtout, surtout, de faire au mieux !
Le cheminement s’est donc fait petit à petit. On en a énormément parlé, avec mon Chéri, avec les filles, très régulièrement. En expliquant ce qu’il y aurait de plus ou de moins à la maison. Comme je le disais plus haut, je prévois du formel pour les maths et le français, parce que c’est ce qui m’inquiétait le plus, et ce qui est le plus contrôlé. Pour l’anglais aussi pour avoir une trame, mais on verra sur le tas. Pour le reste, ça rentre dans ce que je considère être de la culture générale, et j’ai envie de laisser une place importante à ces matières parfois délaissées, de leur apprendre à leur sujet, et d’apprendre moi-même puisque cela va aussi m’apporter beaucoup. Je sens que je vais m’épanouir dans ce nouveau rôle, et que mes filles en profiteront pleinement.
Nous avons donc attendu le déménagement pour avoir une maison plus adéquate. C’est d’ailleurs le choix de cette maison qui nous a poussé à valider ce changement de vie, elle est la maison qu’il nous fallait. Cette maison représente le projet de notre vie, en de nombreux points, dont celui-ci. Nous avons également souhaité attendre d’y être parce qu’il y avait des travaux à finir dans la maison que nous avons quitté, et à faire dans celle-ci. Et aussi parce que notre petite voulait aller à l’école. Il était important pour moi de ne pas lui "interdire" alors qu’elle la réclame depuis presque un an ! Il était aussi important pour moi que ma grande voit à quoi ressemble le CP à l’école, et qu’on prenne le temps de mettre tous ces changements, déménagements et IEF, en place tranquillement et correctement.
Je termine sur deux points qui inquiètent, questionnent souvent lorsqu’on aborde le sujet de l’instruction en famille ; la fameuse socialisation des enfants, et le travail -ou manque de travail- de l’un des deux parents.
Pour les enfants, il n’y a pas que l’école comme lieu de socialisation. Comme je le dis souvent à mes proches, le simple fait de vivre à 4 dans une maison apporte quelque chose. Alors bien sûr, il n’est pas question de rester cantonnés tous les 4, non, non ! Notre but est bien d’apporter ces relations autrement à nos enfants. Et c’est là que cette maison nous apporte aussi beaucoup. Nous sommes près d’un grand parc, et j’aimerais y emmener mes filles tous les jours ou presque, afin d’observer la nature, mais aussi qu’elles puissent voir du monde. Nous sommes proches du centre-ville, nous prévoyons aussi de faire beaucoup plus de sorties culturelles, musées, spectacles etc. Et surtout, le fait que les filles ne subissent plus la fatigue et le rythme de l’école va leur permettre de faire presque autant d’activités sportives ou culturelles (théâtre, dessin, musique, etc) qu’elles le souhaitent ! (je dis presque parce que ma grande voudrait faire tous les sports qu’elle découvre). Il me suffira d’adapter notre emploi du temps afin qu’elles ne subissent pas le poids de la fatigue. Et vous l’aurez compris, elles y côtoieront du monde, camarades, pédagogues et connaitront ainsi d’autres façons de faire.
Concernant le travail, comme je l’ai déjà dit, c’est un vrai choix de vie. Bien entendu faire l’instruction en famille lorsque les deux parents travaillent de 8h à 18h est compliqué… Il n’y a pas de schéma type, l’important est que chaque famille trouve son équilibre ; certains parents réduisent tous les deux leurs temps de travail, pour d’autres familles l’un des deux parents arrête de travailler ou transforme/réduit son activité, c’est ce dernier choix que nous avons fait. Avant d’avoir notre deuxième enfant, nous avions prévu que je reste à la maison aussi longtemps que cela nous serait possible et nous conviendrait. Au fil du temps, j’ai pu développer mes activités professionnelles, à savoir ce blog et ma boutique. J’avais prévu de développer encore plus ces activités en ayant les filles à l’école. Mais, très clairement, je préfère ne pas augmenter mon temps de travail, quitte à ce que mes activités stagnent ou même disparaissent totalement, plutôt que de passer à côté de cette expérience de vie pour tous les quatre. C’est un choix personnel, cela ne veut pas dire que ce choix est meilleur qu’un autre, seulement que c’est le nôtre :)
Vous l’avez-vu dans le titre de mon article, je prévois de tenir un "Carnet de bord". Je ne sais pas encore exactement comment il sera tenu ici. Dans la réalité, je pense prendre des notes de notre quotidien, sur ce que nous faisons, ce qui va ou non, afin d’évoluer dans nos façons de faire au besoin. Ici, j’ai déjà prévu d'autres articles, je partagerai certainement notre organisation, notre façon d’étudier certains thèmes ou matières, je verrais selon la façon dont les choses se déroulent. Je ne sais pas vraiment si l’évolution des filles, les plus, les moins peuvent vous intéresser, n’hésitez pas à me dire si c’est le cas, afin que je prévois aussi ce type d’articles de temps en temps :) Et si vous avez des questions, c’est avec plaisir que j’y répondrai !
Les filles font leur dernier jour d'école aujourd'hui, et nous débuterons officiellement notre instruction en famille la semaine prochaine :)
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Bon début en ief à vous ! (et bon déménagement !)
RépondreSupprimerICi nous avons commencé notre 3ème année d'ief, et la première avec une véritable partie formelle puisque ma fille est au niveau CP (ne vivant pas en France, nous ne sommes pas soumis au contrôle, mais je préfère suivre une trame claire pour les maths, le français et l'anglais).
Pendant notre première année, la socialisation avec d'autres enfants a été un challenge. Il y en avait peu dans notre entourage alors j'ai dû forcer le destin pour que mes enfants en côtoient. En revanche la socialisation avec les adultes était très riche !
Aujourd'hui nous avons déménagé dans un quartier avec de nombreux enfants de leur âge, et j'aurais tendance à dire que la socialisation se fait toute seule. En effet, les copains savent que nous sommes à la maison, alors quand ils veulent aller jouer c'est toujours à nous qu'ils pensent !
Merci pour vos encouragements, et pour ce petit mot ! Je suis confiante quant à la socialisation de mes filles, comme vous, je suis persuadée que cela se fait tout seul, et qu'il y aura plus d'échanges avec des adultes ! Bonne 3ème année alors !
SupprimerTon article est très juste ! Merci pour ton témoignage ! Je vous souhaite une bonne route pour cette nouvelle aventure. Au plaisir d'échanger sur nos joies et nos déboires ;-)
RépondreSupprimerMerci pour ton petit mot ! Et au plaisir d'échanger ensemble !
SupprimerArticle très intéressant et je comprends tout à fait cette envie de ne pas casser la soif d'apprentissage. Personnellement j'ai sauté le CE2 et quand je suis arrivée en CM1 mon enseignante était tout le temps absente et nous n'avons quasiment rien fait de l'année et ça a réellement cassé mon enthousiasme de sauter une classe et de moins m'ennuyer en classe. Donc courage si un jour j'ai des enfants c'est vraiment quelque chose que j'envisage sérieusement car tellement enrichissant que ce soit pour l'enfant ou pour les parents et ça permet de mieux stimuler les différents intérêts de l'enfant qui peuvent être différents de ceux prônés à l'école. À fond avec vous et très bonne continuation. :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup !! Je confirme, autant enrichissant pour les enfants que pour les parents ;)
SupprimerJ'ai enfin eu un peu de temps pour te lire...
RépondreSupprimerJe trouve qu'il faut un sacré courage pour se lancer là dedans et je suis curieuse de lire tes billets à ce sujet du coup!
Tes filles semblent faites pour ce genre d'instruction ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'autres, moi si je faisais ça je serais en permanent conflit avec mon aîné.... par exemple
Par contre, en effet la partie socialisation fut ma première pensée..
Du courage je ne sais pas, de la réflexion oui :) Mais en effet, ce n'est pas pour tout le monde, que ce soit pour les parents ou pour les enfants. Peu importe notre choix, l'important est qu'il nous convienne :)
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