jeudi 22 octobre 2020

|| Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Comme je vous le disais dans mon précédent article Carnet de bord IEF vous présentant nos différents cahiers, je reviens aujourd'hui vers vous plus précisément sur la dictée. Le dictée concerne bien évidemment ma grande uniquement, et depuis cette année seulement. Je ne lui en avais pas fait faire durant notre première année, où elle suivait le programme de CP, simplement parce qu'elle avait beaucoup (trop) de cahiers de français et que cela ne me semblait pas forcément nécessaire à ce moment là. Et puis lorsque j'ai commandé ses cahiers, j'ai pris celui de dictées. Je l'ai trouvé un peu complexe de but en blanc, sans n'avoir jamais fait de dictée avant, donc nous l'avons laissé de côté le temps de travailler quelques points qui me paraissaient importants. Je reviens donc sur notre façon de faire, avant le cahier puis avec, en vous expliquant pourquoi nous avons eu besoin d'ajustements et comment nous les avons mis en place. Ma fille écrit principalement au crayon de papier sur ses cahiers, alors je m'excuse par avance, tout ne sera pas parfaitement lisible, mais vous aurez l'idée de base ;)

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Pour commencer, j'ai acheté un lot de cahiers de brouillon. De ce lot, j'en ai gardé deux pour les dictées, un d'entrainements, un de dictées. Je voulais principalement que ma fille maitrise les noms des jours de la semaine et des mois, ainsi que l'écriture des nombres en lettres. Nous avons donc commencé ainsi, avec 5 mots par jour (évidemment j'ai pris en photo la page du cahier où elle en a 4, puis 6 ^^). Pour les jours, ça a été assez rapide, je lui laisse une ligne pour écrire la date sur son cahier d'entrainement, et elle l'écrit également sur le cahier de dictées, et d'autres cahiers. On a donc travaillé les mots quelques temps, puis elle les écrit au quotidien. On retravaille de temps en temps samedi et dimanche pour ne pas les oublier. Idem pour les mois, je n'ai pas eu envie de lui faire tous apprendre, elle va les écrire de nombreuses fois chacun leur tour, donc ils seront vite assimilés, et de façon utile. Concernant les nombres, on a un peu plus travaillé dessus, de zéro à seize, puis je lui ai expliqué dix-sept pour qu'elle comprenne le principe des autres "assemblages", et nous avons vu les dizaines. Ici aussi aussi, jusqu'au 31, ils sont régulièrement utilisés puisque depuis que nous les avons vus, je lui demande, uniquement dans les cahiers de dictées, d'écrire les nombres en lettres dans la date. Pas de mots outils ici, parce que je l'ai sentie prête à passer au cahier et que ce sont des mots qu'elle croise au fil de ses lectures ou qu'elle aura dans des futures dictées.

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Le cahier de dictées, c'est celui de la collection Les petits devoirs de La librairie des écoles. Vous pouvez le feuilleter dans son intégralité sur leur site, le commander chez eux également ou bien chez votre libraire ou des sites en lignes tels que Amazon, Cultura, Decitre ou encore la Fnac. Il contient 29 séances différentes, toutes présentées de la même manière : un petit texte d'introduction, des exercices faisant travailler les notions mises en avant dans la dictée, des mots à recopier dans le cahier. Les dictées d'évaluation se trouvent toutes regroupées en fin de cahier. J'ai choisi de prendre un cahier tout fait, dont je suis plutôt très contente, mais on peut aussi bien entendu choisir ses propres textes. Si l'on reste fidèle à la pédagogie de Charlotte Mason, on choisira les textes des dictées dans les living books en cours de narration :)

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Nous avons donc commencé par suivre la façon de faire du cahier, en étalant chaque leçon sur une semaine (nous conservons cet étalage sur la semaine). Le premier jour, nous la découvrons, ma fille fait les exercices. Au départ, elle travaillait les mots que je lui dictais après qu'elle les ait recopiés quelques fois dans son cahier. Puis je lui proposais la dictée de fin de cahier. Sauf que, rapidement, je me suis rendue compte que ma fille avait beau recopier un mot x fois, ce n'est pas pour autant qu'il rentrait... En effet, on peut facilement recopier un mot sans se concentrer totalement sur son orthographe... Il nous fallait une autre façon de faire.

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

J'ai expliqué notre "problème" sur Instagram lors du partage de nos matinées de travail, et quelques personnes sont venues me donner conseil (et je les remercie encore beaucoup !!), dont l'une d'elle qui m'a transmis un document donné par la maitresse de sa fille, que j'ai recopié dans la couverture du cahier d'entrainements de ma fille et que vous voyez ci-dessous. En quelques mots, rendre l'enfant réellement actif de son apprentissage et qu'il y trouve un sens, pour lui ! Pour le moment, nous sommes encore dans une phase d'accompagnement. Mon but n'est pas de lâcher ma fille et qu'elle se débrouille, mais de lui donner toutes les techniques pour qu'elle trouve la sienne. Et ça fonctionne ! Ainsi, nous suivons cette petite liste ensemble, et faisons ce qui lui parle. 1. Lecture et compréhension, pas de soucis, j'explique quelques mots inconnus au besoin. 2. Observations et particularités, je suis auprès d'elle ; on décompose les mots, syllabe par syllabe, son après son, on explique pourquoi ils s'écrivent ainsi, on trouve des moyens mnémotechniques pour retenir leur orthographe (par exemple attire avec deux T, parce qu'on attire avec ses deux bras (et on mime en même temps)). Pour le reste, elle passe sur son cahier et trouve sa propre technique, en ayant en tête les différentes possibilités de la liste.

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Au lieu de travailler sur les mots seuls, et d'avoir des "pièges" puisqu'on rajoute la conjugaison, les accords etc, elle travaille directement sur le texte, et seule ! Nous avons décortiqués ensemble les mots qui en avaient besoin, elle fait seule les étapes 3 à 7, en gardant ce qui lui parle. Je l'entends souvent épeler, elle ne veut pas écrire en l'air, et je ne crois pas qu'elle ferme les yeux. Quoi qu'il en soit, elle prend bien le temps d'assimiler le mot. Elle travaille en général phrase par phrase, alors que j'aurais eu tendance à lui demander le texte en entier. Finalement, ce n'est pas plus mal, un peu comme on apprend une poésie petit à petit, elle souhaite maitriser parfaitement sa phrase avant de passer à la suivante, et comme je reprends le texte depuis le début à chaque fois que je lui dicte, elle renforce ce qu'elle a travaillé précédemment, et y revient au besoin. Elle fait donc le cahier d'entrainement seule, elle regarde le mot, et essaie de l'écrire en dessous sans regarder le modèle, de mémoire. Si elle fait une erreur, elle peut l'écrire à nouveau, l'idée ici est de s'entrainer, on s'en fiche d'avoir "J'adimire J'admire". Plutôt que d'écrire plusieurs fois le même mot pour le faire rentrer, elle préfère tenter de l'écrire bien directement. Elle a trouvé sa technique, et ça me va. 

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Elle s'entraine ainsi phrase par phrase. Une fois qu'elle a jugé son entrainement satisfaisant, nous passons sur le cahier de dictées, dans lequel je lui dicte du début jusqu'à l'endroit qu'elle a travaillé. Nous utilisons la superbe technique des feuilles de brouillon pour cacher les précédentes dictées ^^ Je lui dicte donc le texte, et lui ai aussi appris à se relire, là aussi je l'accompagne, puis petit à petit la laisse faire seule ; comment commencent et terminent les phrases, les mots que tu as écris ont-ils bien un sens (elle inverse encore souvent des lettres), as-tu bien conjugué les verbes, les marques du pluriel sont-elles bien présentes ? Je lui apprends aussi qu'on a le droit de ne plus se souvenir de l'orthographe d'un mot, et que dans ce cas là, le mieux est de passer à la suite et non pas de rester bloquée dessus. En général l'orthographe revient comme par magie lorsqu'elle se relit.
Le résultat ? Aux toutes premières dictées, le dernier jour, il restait quelques erreurs : frustration. Je ne lui en ai pas tenu rigueur, ce sont ses premières dictées ! Mais frustration pour elle tout de même. Une fois la nouvelle méthode mise en place, non seulement les dictées finales comprenaient peu, voire pas du tout de faute, mais en plus, quelle fierté ! J'ai vu ma fille sauter de joie, avoir pour objectif de réussir sa nouvelle phrase d'un seul coup et être heureuse pour chaque entrainement, je l'ai vue si fière d'avoir écrit son premier texte complet sans faute. Elle travaille pour elle, pour sa propre fierté, avec son propre challenge, avec ses propres techniques et non pas pour moi. C'est exactement ce que je voulais, et je suis moi-même fière d'avoir réussi à l'accompagner sur ce point ! Mais... scoop, il y a quand même encore des jours où ça va moins bien que d'autres ;) Les ajustements sont, et seront réguliers :)

Carnet bord IEF # 19 : La dictée

Pour avoir échangé quelques mots au sujet de la dictée, j'ai bien conscience qu'il est compliqué de mettre ces choses en place face à un enfant qui n'a pas envie ou qui a des difficultés. Je ne donne pas LA recette miracle, mais NOTRE recette miracle. Cependant, si je peux essayer d'aider ceux pour qui les dictées sont encore compliquées, il y a autre chose que je n'ai pas fait avec ma fille mais que j'aurais mis en place si nous avions continué à rencontrer des difficultés (et que nous pourrons toujours mettre en place) c'est de leur proposer des textes sur des choses qu'ils aiment ! Fan de pokémon ? "D'abord, je pêche un magicarpe", fan de licornes ? "J'admire des licornes dans la cour", de Ladybug ? "la kermesse attire Ladybug et Chat Noir". Je n'ai rien inventé, j'ai repris les textes proposés dans le cahier de dictées en modifiant juste les noms. En faisant ainsi, l'attention de votre enfant sera captée immédiatement, et il sera bien content de travailler ainsi !

Je crois sincèrement qu'il n'y a pas de recette miracle, qu'il faut trouver ce qui nous convient à chacun, et s'adapter à nos enfants. Lorsque des personnes sont venues me donner des astuces, l'une d'elle m'a dit que sa fille, après avoir épelé, écrivait sur des supports différents, en l'air, sur l'ardoise, sur le tableau, alors qu'ici ma fille veut réussir à écrire le mot du premier coup et m'a dit tout de suite qu'elle ne voulait pas écrire en l'air. Il est extrêmement intéressant de leur proposer différentes possibilités, mais il faut surtout leur laisser trouver leurs trucs, ce qui fonctionne pour eux. Il faut aussi savoir les accompagner au besoin, je suis là dans le décorticage des mots afin qu'elle puisse être capable par la suite de le faire seule. Comme je l'ai aidée à les décortiquer pour la lecture, elle n'a pratiquement plus besoin de mon aide à aujourd'hui. Les accompagner, pour les laisser trouver leur propre chemin :)

J'ai aussi conscience que les dictées faites en instruction en famille, au moment opportun et choisi par l'enfant, ne sont pas vraiment comparables avec les dictées imposées par l'enseignant, qu'on doit travailler le soir alors qu'on a juste envie de jouer après sa journée d'école... Je pense aussi qu'il faut savoir rester indulgent, comme je le disais, les premières dictées contenaient encore certaines fautes. C'étaient les premières ! C'étaient de petites fautes ! Il ne faut pas juste voir la faute, mais le pourquoi, et surtout, ne pas mettre en avant le fait qu'il y ait des fautes, mais, si l'enfant se focalise vraiment dessus, qu'il y ait seulement x fautes. Quand ma fille est dépitée d'avoir fait trois erreurs, nous comptons le nombre de bons mots, et même si il reste un soupçon de déception, elle est quand même soulagée de voir les choses sous un autre angle, de constater que oui, il y a eu des erreurs, mais aussi des réussites, et bien plus de réussites que d'erreurs. Et je l'accompagne pour éviter ces erreurs les prochaines fois. A noter également que dans la pédagogie de Charlotte Mason, lorsqu'il y a une erreur, on la cache ! Voir l'erreur peut parfois mettre le doute, "attire, un ou deux T finalement ?...", on a vu le bon mot, mais on a aussi vu sa faute, donc on ne sait plus. Si le mot est mal écrit, on le cache et on remontre seulement la bonne orthographe. Ce n'est pas évident quand on a nous même appris en soulignant biiiien les fautes, mais c'est une technique que je trouve très intéressante. L'adulte voit qu'il y a un soucis, on cache vite le mot et on l'explique à nouveau, tout simplement.

Je m'arrête ici, je crois que je pourrais parler dictées pendant des heures ^^ J'espère que mon article pourra vous aider à accompagner votre enfant, pourra l'aider à trouver la confiance dont il a besoin pour parvenir à surmonter ses difficultés, et qu'il y parviendra :)


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